À la croisée de l’art et de l’artisanatÀ la croisée de l’art et de l’artisanat

À la croisée de l’art et de l’artisanat

À la croisée de l’art et de l’artisanat

La technique du verre taillé Edo-kirikoserait née à Nihonbashi, à la fin de l’époque Edo (1603-1868).

Les motifs traditionnels sont nombreux :kagome(tissage en bambou),nanako(œufs de poisson),yarai(treillis), ou encore asa-no-ha (feuilles de chanvre)… Les gens de l’époque Edo espéraient éloigner les mauvais esprits, la malchance et les fantômes, et invoquer la santé grâce à ces dessins symboliques gravés dans le verre.

L’atelier Hanashyo a été fondé dans le quartier de Kameido en 1946, pendant la période de reconstruction d’après-guerre, par Mokichi Kumakura, qui le transmit ensuite à son fils Ryuichi et son épouse Setsuko. Ces derniers s’occupaient de toutes les étapes, de la conception à la fabrication et à la vente.

À la croisée de l’art et de l’artisanat
À la croisée de l’art et de l’artisanat

L’atelier met à profit les traditions qu’il a héritées de l’époque Edo, tout en intégrant dans son artisanat une nouvelle sensibilité, par exemple avec son motif originalkome-tsunagi(grains de riz). En 2008, Hanashyo a été choisi pour réaliser les cadeaux offerts aux participants du sommet du G8 à Toyako, Hokkaido. L’atelier est maintenant entre les mains de la troisième génération, Chisato et Takayuki Kumakura, qui poursuivent sans relâche leurs efforts pour affirmer leur singularité.

La collaboration de cette année avec Noritaka Tatehana est un grand récipient rouge profond, une couleur difficile à reproduire avec les moyens actuels.

Les artisans se sont donné beaucoup de mal pour en découper le bord selon la forme de nuage dessinée par l’artiste contemporain. Mais une fois ce défi relevé, le motifnanako, censé conjurer le mauvais sort, produit un contraste visuel frappant avec le contour du récipient, qui renforce le caractère sculptural de l’œuvre.

À la croisée de l’art et de l’artisanat

« Les formes arrondies du nuage sur le bord du récipient sont très difficiles à produire, car le verre peut se fissurer. On ne pouvait pas risquer de le casser en se fiant uniquement aux sensations gagnées au cours des expériences accumulées jusqu’à présent, donc Takayuki (3e génération) s’est beaucoup entraîné en suivant les conseils de Ryuichi (2e génération) avant de se lancer. » (Chisato Kumakura, directrice de Hanashyo)

Chaque objet en verre est unique, et il n’y a pas de deuxième chance avec ce matériau. Takayuki Kumakura s’est appliqué jusqu’au bout à relever ce défi de taille : « Cette année encore, nous avons été très inspirés en préparant notre participation à l’exposition Edo Tokyo Rethink, qui nous encourage à essayer de nouvelles techniques et à créer de nouvelles choses. C’était vraiment une expérience enrichissante. »

À la croisée de l’art et de l’artisanat

Le récipient est exposé sur le site des vestiges du temple Hakke-do.

On dit qu’une statue de la divinité de l’étude, Bunshosei, avait été placée là par Tokugawa Mitsukuni (1628-1701), le deuxième seigneur du clan Mito, surnommé Mito Komon. L’édifice a été détruit par le feu lors du grand séisme du Kanto en 1923.

Noritaka Tatehana explique pourquoi il a choisi cet emplacement :

« À la lumière artificielle, la couleur rouge du plat paraissait sombre. Mais à l’extérieur, à la lumière naturelle, l’impression était complètement différente. Sur le site des vestiges du Hakke-do, qui est entouré d’arbres, la lumière du soleil ne frappe pas directement, mais est filtrée par le feuillage, ce qui accentue le contraste entre ombre et lumière. »

En effet, à cet endroit, le récipient en verre est traversé par les rayons du soleil et le socle de pierre sur lequel il est posé reflète une belle ombre rouge.

Chisato Kumakura souligne que le Projet Edo Tokyo Kirari apporte une dimension artistique à l’artisanat du verre taillé, et élargit ses horizons : « En général, on associe l’artisanat à des objets “utiles” du quotidien, mais cette expérience nous donne envie de créer des objets artistiques, qui inspirent la sérénité et la douceur à ceux qui les admirent. »

En communiquant avec l’étranger, Mme Kumakura réalise aussi que les productions de Hanashyo sont souvent perçues comme des œuvres d’art hors du Japon.

En fait, la génération précédente a plus qu’un savoir-faire d’exception à léguer à la suivante. Son rôle est aussi de transmettre une philosophie qui encourage à aller toujours plus loin, sans rester lié par la tradition.

À la croisée de l’art et de l’artisanat

Photo by GION

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Noritaka Tatehana x Edo Kiriko Hanashyo


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