Toucher le sol avec beauté : des zôris se mariant aussi bien avec des vêtements japonais qu’occidentaux
Les sandales japonaises zôris sont formées de deux éléments : une semelle et une bride. Elles sont agréables apporter, à condition que le travail de fixation de la bride à la semelle, une étape appelée « suge » (prononcé « sougué ») soit réussi. Les meilleurs artisans ajustent la position de la bride à chaque pied afin que les zôris épousent la voûte plantaire. Cela rend la marche plus grâcieuse et empêche surtout la fatigue des pieds, peu importante la distance parcourue.
La maison Yotsuya Sanei, fondée en 1935, est gage de qualité pour toute personne voulant acquérir une paire de ces sandales.
Peu après l’ouverture de sa boutique à Akasaka, la marque fut progressivement convoitée par les geishas du quartier. Véritables ambassadrices de la mode de cette époque, elles portaient une attention particulière à leurs chaussures. Après la seconde guerre mondiale, la boutique fut déplacée à Yotsuya et commença à obtenir les faveurs des maîtres de cérémonie du thé et de danses traditionnelles buyô. Yotsuya Sanei gagna ainsi en prestige, et ses zôris devinrent populaires et reconnues pour leur élégance.
La maison n’a jamais perdu de sa renommée grâce à sa minutie pour l’étape du « suge », mais aussi en proposant des produits de bonne facture et de bon goût. Ses artisans ont développé leurs techniques et leur sensibilité en écoutant leurs clients. C’est bien ce que l’on ressent lorsqu’on écoute Makoto Ito, petit-fils du fondateur, qui protège aujourd’hui la réputation de la boutique : « Nos clients, liés par l’histoire des anciens maîtres artisans, nous ont permis de grandir. »
En créant, il y a quelques années, une marque originale proposant des produits avec des couleurs qu’on ne trouve nulle part ailleurs, et faits à partir de matières inhabituelles, Yotsuya Sanei est devenu populaire non seulement au Japon mais aussi à l’étranger.
Un nouveau modèle, de sa conception à sa fabrication, met environ 2 à 3 mois à sortir. Les styles sont adaptés à l’époque, et peuvent aussi bien se marier avec des vêtements japonais qu’occidentaux. Makoto Ito regarde déjà vers l’avenir : « Les zôris sont des chaussures propres au Japon. À travers ces collections internationales, je voudrais que les gens du monde entier puissent les découvrir. »