Affronter les temps qui changent en conservant mon attitude d’« artisan-commerçant »
2020.02.14
LIFEFondée en 1783, la maison Ubukeya fabrique et commercialise différents types d’objets tranchants.
Nous avons interrogé Yutaka Yazaki, huitième génération à la tête de l’enseigne, quant à l’évolution de la relation entre les gens et la coutellerie au fil des temps.
« Autrefois, chaque foyer possédait systématiquement une paire de ciseaux à fleurs et des ciseaux à poignée. Tout ceci a maintenant disparu, car les outils utilisés au quotidien ont changé. Si vous voulez gagner votre vie en vendant de la coutellerie, et que vous fixez par exemple le prix d’une paire de ciseaux à 100 000 yens, hé bien, cela fait longtemps qu’elle ne vaut plus ce prix-là. Nous manipulons quand même des outils, pas des œuvres d’art ni des antiquités.De fait, je pense qu’il pourrait relever de mon rôle de coutelier que de sensibiliser plus largement à la valeur de ces outils, pas à leur prix — et ce, y compris à l’étranger. »
Chez Ubukeya, les affaires sont gérées depuis la deuxième génération dans le style « à l’ancienne » de l’artisan-commerçant, qui non seulement vend ses propres produits en boutique, mais répare également tous les objets tranchants. Hommes et femmes, de nombreux clients de tous âges semblent fréquenter l’établissement depuis des générations. Parmi eux, certains petits-enfants viennent faire aiguiser des ciseaux de coupe ayant appartenu à la dot de leur grand-mère.
Ces derniers temps, certains semblent visiter le magasin pour la beauté de sa coutellerie. C’est en écoutant directement les impressions et demandes des clients quant à ces produits façonnés et vendus par l’artisan que son travail semble pouvoir encore s’améliorer.
« Je ne sais pas quels outils seront dorénavant obsolètes, je ne sais pas ce qui sortira, mais j’espère que je pourrai continuer à travailler comme artisan-commerçant sur ces outils de demain. »
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