Diffuser le charme du tambour taiko en valorisant à la fois l’objet et l’action.
2022.08.25
LIFE« Afin de perpétuer la culture traditionnelle japonaise intégrée au taiko, je crois qu’il faut non seulement attacher une grande importance à la qualité des produits, mais également s’engager dans des actions porteuses de sens. »
Ainsi s’exprime M. Yoshihiko Miyamoto, qui préside aux destinées de la maisonMiyamoto Unosuke, consacrée de longue date à la fabrication artisanale de taiko, mais également de palanquins portatifs utilisés lors des festivals traditionnels, ou encore d’instruments de musique de cour gagaku ou dédiés au théâtre nô. Le projet « Mori wo tsukuru taiko » (Des taiko pour créer des forêts) incarne pleinement cette volonté de promouvoir à la fois l’objet et l’action. Afin de retourner aux sources du taiko, fruit de la symbiose du peuple japonais avec la nature, des tambours furent élaborés à partir de bois de cèdre provenant du village de Hinohara, en périphérie de la métropole tokyoïte. Puis, en mai 2022, un concert fut organisé dans cette même forêt de cèdres.
La journée débuta par l’observation de l’abattage d’un arbre. M. Miyamoto explique : « Je souhaitais vraiment faire vivre au public cette succession d’événements allant de la fin de la vie d’un arbre, à sa réincarnation en objet, jusqu’à son retour sur les lieux de sa naissance sous forme de musique. » Les participants furent touchés par les vigoureuses réverbérations des sons profonds des taiko sur les arbres alentour, qui semblaient ainsi s’interpeller les uns les autres. Outre ce concert, une marche pédagogique au cœur de la forêt ainsi qu’un atelier de maniement de taiko, ou encore de sculpture de cuillères, furent proposés. Cet ensemble d’activités avait pour but d’encourager une reconsidération des liens entre la nature et les activités humaines.
Dans le cadre de cet engagement envers des actions fortes, et afin de créer de nouvelles aspirations, plusieurs représentations, en divers lieux, sont organisées. Parmi celles-ci, Waraku Sōden est un projet réunissant des joueurs d’instruments japonais traditionnels variés : taiko, luth shamisen, flûtes ou encore cithare koto. De même, en 2021, une collaboration avec une maison de vêtements de Kyoto chargée d’histoire a permis un spectacle très apprécié – combinant instruments traditionnels, habits et danse contemporaine – sur la scène du « Orchard Hall » du quartier de Shibuya à Tokyo. Une nouvelle représentation est prévue en septembre 2022 à l’« Asakusa Public Hall », ainsi que divers ateliers de démonstration initiés dans le cadre du même projet.
« Lors du concert dans la forêt, j’ai été fasciné par la vue des enfants qui jouissaient du spectacle. J’aimerais donc désormais développer davantage de projets destinés d’emblée aux enfants comme aux adultes, afin de stimuler l’intérêt des générations futures. Même en ville, dans une grande salle de spectacles, l’interactivité avec l’ensemble du public est une chose formidable. Si nous parvenons à créer des lieux de divertissement où les artistes et les spectateurs sont en communion parfaite, il me plaît à croire que les arts du spectacle traditionnels pourront alors être perçus comme des entités vivantes. »
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