Le contact agréable de brosses fabriquées à la main aussi bien pour les vêtements que le corps
Au Japon, on distingue principalement les brosses japonaises en tant qu’outils servant à « appliquer » et les brosses occidentales servant à « nettoyer ». Dans les deux cas, on monte une quantité énorme de poils au bout du corps de l’ustensile, mais par rapport aux brosses japonaises utilisées depuis l’Antiquité, les brosses occidentales n’ont commencé à être fabriquées que pendant la période Meiji en copiant des modèles français. À mesure que l’existence quotidienne des Japonais s’occidentalisait, les besoins en brosses destinées aux vêtements, aux chaussures, etc. sont devenus plus importants. Alors que la production de brosses était ainsi en hausse, on fabriquait à Tokyo des brosses rendues très résistantes grâce au montage manuel des poils par des artisans, travail qui a nourri l’artisanat traditionnel des « brosses de Tokyo montées à la main ». Lors de sa création en 1917, la maison Uno Brush a mis à profit son savoir-faire dans la fabrication des brosses japonaises pour se lancer dans celle des brosses occidentales avec un montage manuel.
Actuellement, Chieko Uno de la troisième génération et sa fille Michiyo poursuivent la production de ces brosses en conservant leur savoir-faire traditionnel. La fabrication d’une brosse commence par l’identification des qualités des poils naturels qui seront utilisés. La teneur en huile, l’élasticité et la souplesse variant d’un animal à l’autre, on emploie les différentes sortes de poils en fonction de leurs caractéristiques. Par exemple, les poils souples des chèvres serviront aux brosses pour le visage, ceux des chevaux, d’une grande élasticité parmi les poils souples, conviendront aux brosses pour les vêtements et les poils de sangliers, dont l’extrémité rigide se prête bien au massage, seront utiles pour les brosses à cheveux. L’étape de montage des poils commence avec le percement de trous dans la base en bois à l’aide d’une vrille. Un fil d’acier plié en deux est ensuite passé dans l’un des trous, puis retiré avec une touffe de poils accrochée à lui, ce qui permet de garnir le trou de poils. Les poils durs de sangliers nécessitant une certaine force pour être passés dans les trous, fabriquer une brosse avec ces poils représenterait un travail particulièrement pénible. La finition des brosses utilisées pour le corps implique notamment le ponçage de tous les angles pour les lisser, ce qui, avec les autres détails qui jouissent d’une attention spéciale, donne l’une des raisons pourquoi elles sont appréciées depuis si longtemps.
Ces dernières années, une riche palette de nouveaux produits est activement développée dans un esprit ludique, dans le but d’également faire apprécier les brosses en tant qu’objets de décoration intérieure. La société a, par exemple, collaboré avec des designers qui ont dessiné des brosses présentant des motifs animaliers et créé des brosses munies d’un manche en Edo-kumiko, une technique traditionnelle de montage de pièces en bois. Uno Brush prévoit dans le futur de proposer davantage de couleurs et de motifs, pour répondre notamment aux besoins à l’étranger. Tout en faisant grand cas de la fabrication manuelle qui se trouve à l’origine de l’entreprise, les Uno mère et fille adoptent pour principe de continuellement faire évoluer celle-ci.