(Vol. 3) Retour sur l’évènement artistique Masterclass : Tokyo Crafts, une collaboration du Projet Edo-Tokyo Kirari, de la métropole de Tokyo, avec le Musée Victoria and Albert, à Londres(Vol. 3) Retour sur l’évènement artistique Masterclass : Tokyo Crafts, une collaboration du Projet Edo-Tokyo Kirari, de la métropole de Tokyo, avec le Musée Victoria and Albert, à Londres

(Vol. 3) Retour sur l’évènement artistiqueMasterclass : Tokyo Crafts, une collaboration du Projet Edo-Tokyo Kirari, de la métropole de Tokyo, avec le Musée Victoria and Albert, à Londres

Évènement artistique Masterclass : Tokyo Crafts – Ateliers

Bonjour !
Je suis Noritaka Tatehana, artiste contemporain, et membre du comité de promotion du Projet Edo-Tokyo Kirari.

L’événement artistiqueMasterclass : Tokyo Crafts, organisé conjointement par la métropole de Tokyo et le Musée Victoria and Albert, et dont j’ai supervisé l’organisation, a eu lieu le 29 octobre à Londres. Je vous propose un compte-rendu en trois épisodes de cette collaboration entre le Projet Edo-Tokyo Kirari et le musée, qui a accueilli l’initiative.

L’événementMasterclass : Tokyo Craftss’est déroulé en deux parties : conférences et ateliers. Les participants ont pu découvrir pendant cette journée les véritables trésors que sont pour Tokyo les traditions artisanales des maisons modèles impliquées dans le Projet Edo-Tokyo Kirari.

Dans ce troisième billet, je vous parle de ma séance de démonstration et des ateliers animés par les artisans du projet.

(Vol. 3) Retour sur l’évènement artistique Masterclass : Tokyo Crafts, une collaboration du Projet Edo-Tokyo Kirari, de la métropole de Tokyo, avec le Musée Victoria and Albert, à Londres

Démonstration
Teinture au  beni  sur les  Chaussures sans talons par Noritaka Tatehana, artiste contemporain

J’ai montré au public comment j’utilisais le pigmentnama-benide Isehan-Honten, extrait de la fleur du carthame des teinturiers, pour colorer le cuir. Les participants ont pu observer le moment où le pigment rouge à l’application devient vert irisé en imprégnant le matériau, une couleur qui rappelle la carapace de certains scarabées.

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Les participants étaient stupéfaits de voir le changement de couleur se produire dès l’application sur le cuir. Comme le montre la photo ci-dessus, le pigment est rouge dans le récipient, mais la teinte est déjà irisée sur les chaussures.

Atelier
Création d’une amulette calligraphiée au beni avec Isehan-Honten

Avant l’atelier pratique, Miki Shimada, de la maison Isehan-Honten, a commencé par une explication sur lebeni, la méthode spéciale qui permet d’extraire le pigment, et le sens de la couleur rouge, qui est utilisée au Japon pour célébrer les « rites de passage », notamment les naissances, les âges clés de l’enfance (shichi-go-san, la fête des enfants de trois, cinq et sept ans) et les mariages.

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Ensuite, les participants se sont essayés à calligraphier leur nom ou un mot de leur choix sur un morceau de papier noir, à l’aide dubenid’Isehan-Honten, qui prend une couleur vert irisé au séchage. Ils ont enveloppé leur calligraphie dans un papier pour créer une amulette.

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« Je pense que les participants ont fait une expérience plus marquante en voyant eux-mêmes la transformation du pigment passant du rouge au vert, que si nous nous étions contentés de leur en parler. J’espère que l’atelier aura suscité leur intérêt pour Isehan-Honten, qui protège depuis près de 200 ans le mystère dubeni, et pour les artisanats et les techniques d’Edo-Tokyo. » (Miki Shimada)

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« Beaucoup de participants étaient des personnes qui s’intéressent au Japon. Certains ont même sorti leur téléphone portable pour chercher comment écrire leur prénom en katakana. » (Miki Shimada)

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« Actuellement, le Musée Victoria and Albert organise une exposition temporaire intitulée ‘Beguiling Beni : Safflower Red in Japanese Fashion’ (Beauté du beni : le rouge de carthame dans la mode japonaise). Dans trois ans, Isehan-Honten célèbrera son 200e anniversaire depuis sa fondation. Cela nous donne encore plus envie de faire découvrir au monde les traditions du Japon et les artisanats de Tokyo. » (Miki Shimada)

Atelier
Création d’un cordon  kumihimo avec Ryukobo, à l’aide d’un métier à tresser rond et du tressage aux doigts

Les participants ont pu expérimenter le tressage aux doigts qui est la méthode à l’origine des premierskumihimo. Ils devaient entrecroiser correctement les fils accrochés aux doigts des deux mains pour allonger le cordon en faisant apparaître un motif. Ils ont aussi pu essayer le métier à tresser rond caractéristique des ateliers dekumihimod’Edo-Tokyo. Nous avons été impressionnés de les voir silencieusement concentrés à leur tâche minutieuse, suivant les consignes des artisans.

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Ryuta Fukuda, de Ryukobo, qui a pris la parole et animé l’atelier, raconte : « Beaucoup de personnes savaient déjà ce qu’était lekumihimo: par exemple, elles avaient vu l’armure exposée dans la galerie du Musée Victoria and Albert dédiée au Japon, dont les pièces sont reliées par deskumihimo, ou elles connaissaient des dessins animés japonais à succès en Angleterre, dans lesquels on parle dekumihimo, qui a eu un grand succès en Angleterre. Pendant mon intervention, j’ai expliqué en quoi lekumihimodiffère de la corde, et j’ai parlé de la recherche d’effets différents sur les deux faces de l’ouvrage, endroit comme envers, qui reflète bien le goût de l’époque Edo. »

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« Le métier à tresser rond n’est pas facile à utiliser quand on débute. Certains participants ont tressé leur cordon à leur manière et créé des choses originales ! » (Ryuta Fukuda)

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« Les musées du monde entier regorgent d’œuvres d’art magnifiques, mais j’ai voulu animer cet atelier en mettant en avant l’aspect manuel et très minutieux des artisanats traditionnels japonais, pour que les participants expérimentent cette délicatesse et ce côté chaleureux. » (Ryuta Fukuda)

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« L’une des particularités dukumihimoest qu’on peut non seulement créer des motifs divers, mais aussi exprimer des choses différentes en variant les matériaux utilisés. J’ai envie de partager cette infinité des possibilités avec le monde entier. » (Ryuta Fukuda)

Atelier
Création d’une estampe avec Takahashi Kobo

Les participants ont imprimé la célèbre Grande vague de Kanagawa, de la série des Trente-six vues du mont Fuji, de Katsushika Hokusai, ou encore le motif du poisson rouge, considéré comme un symbole de bonne fortune. Ils ont laissé échapper des exclamations en soulevant le papier sur lequel ils avaient transféré l’image de l’estampe à l’aide d’unbaren, le frotton utilisé par les professionnels.

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« Quand on parle d’artisanat, on pense surtout à des objets utiles au quotidien. C’est pour cela que nous avons apporté des ossatures d’éventails en bambou, pour y coller les estampes réalisées par les participants. J’espère qu’ils utiliseront bien leur éventail pour se rafraîchir l’été prochain ! » (Yukiko Takahashi, de Takahashi Kobo)

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« Pour les ateliers, je commence toujours par les couleurs des petits éléments ou par les couleurs les plus claires. C’était gratifiant de lire la satisfaction sur les visages quand les participants voyaient l’estampe s’achever avec la dernière couleur, la plus vive, pour les vagues. » (Yukiko Takahashi)

« Récemment, on reçoit de plus en plus de demandes pour réaliser des estampes à l’effigie de personnages de jeux vidéos, et pas seulement desukiyo-e. Les estampes de l’époque Edo avaient un rôle informatif, elles reflétaient les modes de ce temps. Nous voulons de la même façon refléter par notre travail les tendances de notre époque actuelle. » (Yukiko Takahashi)

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Exposition sur le Projet Edo-Tokyo Kirari
Les artisans modèles du Projet Edo-Tokyo Kirari ont été sélectionnés pour la façon dont ils se distinguent dans leur domaine, qu’il s’agisse de la mode, de la table ou de l’art de vivre. Nous avons apporté à Londres des objets représentatifs de ces maisons pour les exposer lors de l’événement. Certains des participants nous ont demandé où ils pouvaient acheter ces produits. Nous avons été témoins d’un réel intérêt de la part du public, qui laisse à penser que notre visite à Londres a été une excellente occasion de faire connaître davantage nos activités dans le monde.

Photo de GION
© Projet Edo-Tokyo Kirari et Musée Victoria and Albert, Londres